Cycle Code inconnu

Commissariat Marguerite Pilven

Un cycle d’expositions solo de Mischa Kuball, Theodoros Stamatogiannis, Cyrille Weiner, Magali Daniaux et Cédric Pigot, Robin Meier, Nathalie Regard.

Code Inconnu prend la forme d’un cycle de six expositions solos, mensuelles, se déroulant dans l’espace du STUDIO à partir d’octobre 2014. Elle présente des œuvres in situ, dont la présentation s’adosse pleinement aux caractéristiques spatiales du lieu. “Elles forment un parcours, une progression qui, partant du corps, massif, expire au langage.” *

Chaque proposition est concise : un artiste et une œuvre dans un espace. Par sa sobriété, elle met à nu les structures invisibles qui sous-tendent l’expérience d’”être là.” D’un point de vue anthropologique, habiter, c’est d’abord, et très simplement “inscrire du temps dans de l’espace.” Ainsi, c’est d’abord structurellement que les expositions dialoguent avec le visiteur et se complètent entre elles. Elles développent une “poétique de l’espace” qui va de son approche la plus objectale et matérielle vers une appréciation de plus en plus immatérielle et intériorisée, de l’ordre de la durée.

L’exposition forme un tout avec l’espace qui l’accueille, une unité de l’expérience qui accroit la conscience d’un temps vécu quelque part.

MP

* Jean François Lyotard, Les Immatériaux, Centre Pompidou, communiqué de presse, déc.1984

78°55'N

Du 31 mars 2015 au 30 avril 2015
Vernissage le mardi 31 mars 2015
Le tandem d’artistes Magali Daniaux et Cédric Pigot développe depuis plusieurs années une œuvre profondément polymorphe. De la sculpture à l’installation monumentale en passant par le collage, la poésie sonore, la fabrication d’odeurs ou la création numérique, leur œuvre ne connaît plus de frontières. Elle tend aujourd’hui à prendre une forme de plus en plus immatérielle pour embrasser des sujets qui s’articulent autour d’une réflexion anthropologique sur l’habiter et sur la marchandisation du vivant.  

Projeté pour la première fois en grand format, leur oeuvre 78°55’N s’inscrit dans un projet d’envergure mené depuis 2010 en Norvège, autour du Global Seed Vault, une banque stockant des graines de culture vivrière en provenance du monde entier. Ils identifient, sondent et délivrent les enjeux de ce “back up de la dernière chance” au fil d’une enquête de terrain mixant approche documentaire et science fiction. Ce projet intitulé “Devenir Graine” a pris la forme d’une plateforme éditoriale numérique accessible sur http://devenirgraine.org et http://lo-moth.com.

Volet le plus contemplatif de ce projet, 78°55’N nous immerge dans un paysage de fjord et de glaciers filmé en temps réel à Ny Alesund. 78°55’N correspond à la localisation géographique de cet  endroit habité le plus au Nord du monde où se trouve une Station de Recherche Internationale. Les visiteurs sont invités à contempler cette nature intouchée, à confronter leur temporalité à celle, très lente, d’un paysage désertique, quasi statique, évoluant imperceptiblement au fil des heures, de la lumière et du passage des oiseaux.

Le collectionneur souhaitant ouvrir un mur de son habitation sur ce paysage en changement constant obtiendra l’adresse Internet lui permettant d’y accéder. Les artistes interrogent la portée de cet acte : “Serait-ce une manière ultra-contemporaine de vendre du foncier dématérialisé ? Est-ce le premier pas vers une sorte de “viewshare” en référence au “timeshare”, pratique immobilière qui a explosée dans les années 80 ? Ou un accès en direct, 24h/24, au spectacle du réchauffement climatique, la fonte des glaces en Arctique ?”
Le soir du vernissage, Hymn to the night, une performance sonore accompagnera la tombée de la nuit sur ce paysage onirique.

MP